Faut-il tricher pour se construire ?
Une carte qui glisse sous la table, un dino qui se téléporte ou un dé qui change subitement de face, la triche est un phénomène inhérent au fait de jouer. Et s’il n’est pas si simple pour les parents de le gérer, ce n’est pour autant pas quelque chose qu’il faut redouter.
La victoire avant tout ?
Tricher, c’est avant tout un moyen comme un autre de chercher à gagner, de maitriser le jeu, quitte à modifier le cours de la partie pour qu’il soit plus favorable. La tentation est toujours grande de tenter de regarder les cartes que les autres joueurs ont en main, et il est parfois difficile de rester concentré sur son propre jeu. Les petits joueurs qui ne peuvent s’empêcher de tricher sont bien souvent ceux qui ont un irrépressible besoin de victoire, et de la reconnaissance associée. Mais il suffit bien souvent de leur faire comprendre que la défaite n’est pas honteuse (et que la victoire n’a guère d’intérêt quand elle est obtenue ainsi), pour réussir à ramener un peu d’équilibre dans les parties.
Au delà des règles
Car après tout, un enfant qui triche est souvent un enfant qui maitrise assez bien les règles pour parvenir à les contourner. Il sait donc faire preuve d’analyse, d’imagination et d’audace. Il a juste besoin de comprendre – ou d’accepter – que l’intérêt des règles est de mettre tous les joueurs au même niveau et ainsi d’équilibrer l’intérêt des parties. Tricher fait partie de l’apprentissage de la vie et symbolise la manière dont les enfants remettent en question – et fort heureusement ! – les limites que nous leur fixons. Faut-il les laisser faire sans rien dire ? Non, évidemment, mais il n’y a pas matière à dramatiser non plus. L’important, finalement, est de faire comprendre que la partie est plus importante que le résultat, et que l’objectif est finalement de passer un bon moment avant tout.
La transition coopérative
Depuis quelques années, les jeux coopératifs rencontrent un grand succès et permettent d’aborder le phénomène de la triche d’une manière plus apaisée. Les enfants ne jouent pas les uns contre les autres, mais contre le jeu lui-même, dans un climat souvent moins compétitif. Une victoire de groupe n’a pas beaucoup de saveur lorsqu’elle est obtenue en trichant, et il est souvent honteux de tricher sous le regard de ses coéquipiers. Si un enfant triche de manière régulière, pourquoi ne pas embarquer avec lui pour un jeu coopératif LOKI, par exemple en affrontant ensemble le terrifiant Kraken de Kraken Attack, ou en sauvant les Dinos du volcan en éruption de SOS Dino ? L’enfant sera ainsi moins soumis à la pression de battre un adversaire, et davantage tourné vers l’élaboration de tactique pour mener son équipe à la victoire.
Et s’il inventait un nouveau jeu ?
Après, une triche est peut-être tout simplement une excellente règle… qui n’a pas encore été inventée ! Si tout le monde a le droit de les utiliser autour de la table, les actions de triche peuvent devenir de nouveaux modes de jeu. Pourquoi ne pas mettre à l’épreuve la créativité de vos enfants en les aidant à développer de nouvelles variantes, sur la base d’une triche ? Quelle belle opportunité de découvrir l’intérêt des règles de jeux… en en inventant de nouvelles !