Les Fées Hilares

Qui sont-elles ?

Les Fées Hilares est un duo d’autrices qui est né d’une nuit d’automne autour d’un jeu de stratégie dans les années 90.  Marie Chaplet et Steffanie Yeakle se sont retrouvées fin 2009 pour créer des jeux et devenir les Fées Hilares.

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Parole d’autrices

Magic Market

 

L’idée du jeu ?

Nous sommes parties de l’envie de créer un jeu d’argent, un jeu où les enfants puissent manipuler des sous. En réfléchissant à leur quotidien, nous avons trouvée la brocante : tous les enfants en font l’expérience à un moment, comme acheteurs mais aussi souvent comme vendeurs. Dans toutes les versions qu’à connues le prototype du jeu, la règle qui n’a jamais changé était que les enfants devraient vendre et acheter, comme sur une vraie brocante.
Le nom initial était d’ailleurs : Le jeu de la Brocante. 

Avec LOKI, nous avons trouvé ensemble comment transposer l’essence de ce thème dans un univers plus magique.

Comment avez-vous pensé la mécanique pour qu’elle soit accessible aux enfants ? 

Nous avons la chance d’évoluer dans l’univers des jeux depuis plus de trente ans, comme joueuses, animatrice de ludothèque, responsable développement produits, responsable marketing et maintenant autrices. Nous essayons de mettre cette expérience au service de nos idées pour comprendre ce qu’un enfant est capable de faire et à quel âge, mais aussi quelles émotions cela suscitera autour de la table de jeu. Et nous nous efforçons de toujours vérifier auprès de notre public que tout fonctionne bien (tests en ludothèque, en école, conversations avec des maîtresses).
Notre premier prototype n’avait pas une mécanique très moderne, la plus grosse partie du travail a été de l’amener au XXIe siècle.

Quelles compétences sont mises à l’épreuve dans Magic Market ? 

Quand nous créons un jeu, l’envie qui prédomine sur toutes les autres, c’est d’apporter une expérience positive, que ce soit par les émotions vécues ou les compétences acquises.
Dans Magic Market, il y a quelques notions de gestion : quels objets mettre en vente au début, quel objet acheter pour atteindre mes objectifs ? Au cours des tests avec les enfants, nous avons vu des enfants se précipiter pour acheter les objets dont ils avaient envie sans en regarder le prix, un comportement qui changeait lorsqu’ils perdaient. La compétence la plus importante est le sens de la négociation : les prix proposés ne sont pas fermes, ils sont discutables. Le plus intéressant, c’est de découvrir ses propres enfants et leur comportement.

Certains enfants de notre entourage étaient prêts à céder tous leurs objets au prix le moins cher tellement ils sont généreux. 

Le mot de la fin ?

Nous ne comptons plus les enfants qui ont testé et qui nous réclament la sortie de Magic Market. C’est le jeu qui a connu l’engouement le plus fort auprès de nos testeurs !

Parole d’autrices

Team Story

 

L’idée du jeu ?

L’idée est venue d’un article du New York Times en 2011 sur les compétitions de mémorisation. Le journaliste y racontait comment en l’espace d’un an, il est parvenu à mémoriser en 1 minute et 40 secondes (battant un record au passage!) l’ordre d’un paquet de 52 cartes mélangées. La méthode utilise le célèbre palais de mémoire mais l’article mettait aussi l’accent sur la force du détail absurde pour aider à mémoriser. Nous avons eu envie de d’inventer un jeu qui crée les conditions pour que les gens racontent des histoires mémorables.  Nous avons trouvé l’idée d’avoir des dessins qui seraient de faux jumeaux : si un détail diffère entre deux dessins, il faudra raconter de façon plus précise.

Le nom initial de Team Story était d’ailleurs : Les faux jumeaux, Memory Story.

Comment avez-vous pensé la mécanique pour qu’elle soit accessible aux enfants ?  

Nous avons beaucoup réfléchi aux rôles de chacun : l’Auditeur et le Conteur. Nous avons testé de nombreuses versions. Comme souvent, le plus plus difficile a été de trouver  la plus pure. Nous sommes vraiment ravies de la version finale où tous les joueurs sauf un créent une histoire ensemble.

Pourquoi avoir choisi ce thème ?

Dans le jeu, il y a deux paquets qui permettent, pour l’un de raconter des histoires de sorcellerie et de chevalerie, et pour l’autre l’exploration de la jungle, des mers, de vivre des aventures palpitantes, de découvrir des pays perdus. Nous avons pensé que ces univers permettaient de raconter des centaines d’histoires palpitantes pour les enfants.

Nous avions envie d’inclusion et de diversité, que tous les enfants puissent raconter des histoires en trouvant dans les dessins des personnages qui leur ressemblent. Nous n’étions pas opposées à aller à l’encontre de quelques stéréotypes. Le personnage du pirate est une femme, inspirée de Ching Shih qui avait au début du XIXè siècle des dizaines de milliers de pirates sous ses ordres.

Quelles compétences sont mises à l’épreuve dans Team Story ? 

Quand nous créons un jeu, l’envie qui prédomine sur toutes les autres, c’est d’apporter une expérience positive, que ce soit par les émotions vécues ou les compétences acquises.
Team Story permet de développer le langage, l’expression orale, d’ordonner sa pensée en la situant dans un contexte pour créer ensemble une histoire. Pas besoin d’être bon en impro, ou d’être hyper imaginatif. En revanche, l’auditeur doit faire preuve d’écoute pour bien restituer l’histoire et les conteurs doivent faire l’effort de détailler leur histoire afin qu’elle soit mémorable pour l’auditeur. Même si à la fin, il n’y a qu’un gagnant, il faut toujours coopérer pour jouer.
Le système de score est construit de telle façon à encourager ça.

Le mot de la fin ?

Nous avons hâte d’avoir un exemplaire à trimballer partout pour raconter des histoires tout le temps. Et oui, c’était important qu’il y ait un slip dans les dessins !