Sara Zarian
Qui est-elle ?
Sara Zarian a passé sa vie professionnelle dans des musées d’art, de sciences et pour enfants. C’est dans ce contexte qu’elle a conçu son premier jeu en 2007. Depuis qu’elle a remporté un prix de l’innovation sociale pour un jeu sur le thème de la pauvreté en 2011, elle se consacre davantage à la création des jeux. Cette maman de deux petits jumeaux de cinq ans travaille entre ses deux pays de cœur, la France et l’Autriche.
Parole d’autrice
Une narratrice de l’enchanteur
J’ai grandi parmi des adultes qui aiment les jeux de cartes : des oncles, des tantes, des grands-parents… il y avait beaucoup de parties où tout le monde regardait ses cartes d’un air sérieux pendant des heures. Ils en parlaient encore des jours après : qui a eu de la chance, qui a eu de la jugeote et qui a triché ? J’adorais écouter ces discussions. Comme autrefois, ce sont les histoires dans le jeu et autour du jeu qui m’intéressent.
Je me considère comme une narratrice toujours en quête de petites scènes d’un quotidien enchanteur.
L’idée de Monsieur Carrousel m’est venue dans le musée du jouet de Salzbourg, devant un magnifique carrousel ancien. Il était protégé par une vitre épaisse, parce qu’il était trop fragile pour les milliers de petites mains qui visitaient le musée. J’aime les objets anciens et cela m’a poussé à me demander à quoi pourrait ressembler un jeu de société avec un carrousel que les enfants pourraient toucher et faire tourner à volonté, comme un hommage au charme des temps passés. J’ai tout de suite imaginé un manège sous la pluie. L’idée centrale de Monsieur Carrousel était née !
D’une manière générale, la fête foraine est un lieu fascinant, elle est pour moi la métaphore de l’enfance : excitante, drôle et parfois effrayante. À la fête foraine, il faut faire preuve de courage et le temps passe vite. On ressort avec un sourire aux lèvres et on se dit : « c’était génial ». Il faudrait pouvoir dire la même chose de son enfance.
C’est selon moi la responsabilité des adultes d‘offrir une belle enfance à tous les enfants.
M. Carrousel a perdu ses chaussettes !
Mon prototype était entièrement en bois et c’est un bonheur de voir qu‘il n’a pas été transformé en plastique dans la production en série, comme malheureusement la plupart des jeux d’aujourd´hui. Cela m’a fait très plaisir ! En revanche, petite anecdote : Monsieur Carrousel ne porte plus de chaussettes rayées. C’était son signe distinctif : j’avais nommé le prototype : « Le manège de Monsieur Chaussetterayée.“
Le mot de la fin ?
Je remercie Apolline Etienne pour ses magnifiques illustrations. Et l’équipe de Loki qui a contribué à la réalisation du jeu avec tout leur énergie et leur talent. Chaque enfant, qu’il soit le nôtre ou non, possède le don d’émerveiller et d’inspirer. Mais il ne faut surtout pas oublier de les écouter !